Le PV à la volée est une procédure qui permet à un agent de police de relever le numéro d’immatriculation d’un conducteur jugé en infraction, et de le sanctionner par simple courrier. Le propriétaire du véhicule n’a rien vu, il ne sait pas forcément qu’il commet une infraction et il reçoit la prune deux jours après… Et on nous parle de sanction pédagogique !
Sanctionner à tout va. Eh bien la préfecture de police de Paris a annoncé, fin octobre, qu’elle généraliserait le recours à ce dispositif pour piéger notamment les motocyclistes circulant entre les files de voitures. « Sur le périphérique, on veut aussi faire cesser les remontées de file par les motard », indique sans autre forme de procès Olivier Paquette, sous-directeur de la circulation et de la sécurité routière à la Préfecture de police.
L’objectif officiel est toujours le même, réduire le nombre d’accidents… Et par la même occasion, remplir les caisses de l’État ? La circulation des deux-roues entre les files de voitures est en effet devenue tellement courante que certains, automobilistes comme motocyclistes, la pensent légale.
Addition salée. C’est hélas faux ! Le conducteur de deux-roues commet même trois infractions, tous les matins en se rendant au travail : dépassement par la droite, non respect des distances de sécurité et conduite dangereuse… Ce sont en tous cas les motifs officiels invoqués à la réception des PV dans la boîte aux lettre, la remontée de files n’ayant aucun statut spécifique dans le Code de la route.
Gare, donc, si vous voyez un véhicule de police patienter gentiment au beau milieu de la circulation sur le périphérique, surtout s’ils sont trois dans la voiture sérigraphiée, rangez-vous ! Ils ne sont pas là pour passer le temps, mais pour relever l’immatriculation de votre deux-roues tandis que vous conduisez, entre deux files de voitures, à deux à l’heure.
Un bémol, les flics appliquent parfois un certain discernement, et ne verbalisent que ceux qu’ils estiment avoir une conduite dangereuse.
Que signifie conduite dangereuse dans le langage policier ? Slalomer entre les voitures, rouler à haut régime pour se faire entendre, piloter à une vitesse indue (estimée à l’œil ou à l’oreille) dans une circulation automobile au pas. A bon entendeur…
A quand la légalisation ? Le plus simple serait quand même de légaliser cette pratique. La FFMC le revendique, avec une incitation pour les motards de respecter un différentiel de vitesse n’excédant pas 20 km/h avec les voitures. Rajoutons qu’il serait judicieux, ensuite, d’éduquer les apprentis automobilistes à la circulation des deux-roues lors des cours du permis de conduire.
Il y a quelques mois, la déléguée du gouvernement à la sécurité routière, Michèle Merli, avait avancé du bout des lèvres qu’elle envisageait un test sur la légalisation de la circulation inter-files. On ne l’entend plus sur ce sujet. Ni sur aucun autre relatif à la sécurité des motos, d’ailleurs. Ah si ! il paraît que l’obligation du port d’un gilet fluo est envisagée…
SOURCE MOTO MAG.COM