Allez donc y comprendre quelque chose. Plusieurs motards, qui n'ont pas hésité à parcourir des centaines de kilomètres pour assister à la journée de roulage sur le circuit d'Albi, sont repartis bredouilles et en colère, samedi matin. La section tourisme du moto-club du circuit d'Albi, qui organisait la journée sur la toute nouvelle piste, s'en est tenue à la réglementation. Pour coller aux normes environnementales, les machines ne devaient pas dépasser 95 à 96 décibels à un certain régime. Le sonomètre et les contrôleurs sont restés impitoyables. Une quinzaine de motards ont été écartés de la piste. Normal, pourrait-on penser, « z'avez qu'à pas bidouiller leur échappement ! » Le problème, c'est que la majorité des pilotes éconduits roulait avec des machines de série homologuées par l'administration. C'est-à-dire entre 98 et 100 décibels. En clair, et c'est là tout le paradoxe, ces machines vendues dans le commerce peuvent rouler sur route mais pas sur circuit !
Jean-Jacques Lapeyre, tiré de son jardin en plein week-end, a tenté d'expliquer la position du circuit d'Albi et ses contraintes. Ce qui n'a pas réglé les incohérences administratives. Les motards lésés ont été remboursés.
« Ma moto est homologuée à 97 décibels mais je ne peux tourner sur le circuit », peste Gabriel de Castres en remballant sa Yamaha R6. Idem pour les Honda CBR 1000, GXX-R Suzuki 1000 ou la très sérieuse nouvelle sportive de chez BMW, la 1000 RR, homologuée mais trop bruyante.
« On joue le jeu jusqu'au bout et ça ne passe pas. On veut juste continuer à vivre notre passion dans le respect des normes, c'est tout. Les motards vont déserter les circuits et faire de la vitesse sur route ? », se demande Gabriel de Toulouse. Une pétition va circuler en juillet sur le site du circuit pour faire bouger les choses et mobiliser les motards.