La préfecture de police de Paris lance, du 16 au 22 septembre, une opération de communication basée sur le slogan : « les radars sauvent des vies »... Info ou intox ? La polémique enfle !
Intox, répond sans hésiter la FFMC. Elle n’est pas la seule, d’ailleurs. Plusieurs spécialistes de la sécurité routière et d’autres associations d’usagers comme 40 millions d’automobilistes le disent : les radars automatiques n’ont pas forcément eu un impact direct sur le nombre d’accidents de la circulation, et de tués sur les routes.
Pourtant, dans Paris entre le 16 et le 22 septembre, la préfecture de police n’y va pas par quatre chemins. « Les radars sauvent des vies », expliquent de grands panneaux qui seront placés à des endroits névralgiques dans la capitale, tentant de justifier la politique ultra-répressive du gouvernement.
Chiffres en baisse dès 2002
Relevant des statistiques connues des services de la Sécurité routière, la FFMC s’érige en faux contre cette affirmation érigée en slogan par la Préfecture de police de Paris : « La baisse du nombre de tués sur les routes de France est marquée à partir de 2002, la plus considérable baisse ayant eu lieu en 2003, avant l’installation des premiers radars automatiques », explique Marc Bertrand, Monsieur SR de la FFMC.
La toute première boîte grise a en effet été mise en service sur la N20, (dans l’Essonne) en octobre 2003, et ne peut avoir eu d’impact sur la sécurité au mieux qu’en décembre de cette année-là.
Causes multifactorielles
« Par la suite, la baisse a été continue, mais beaucoup moins spectaculaire, poursuit la FFMC. Elle a en fait rejoint la courbe moyenne enregistrée les trente dernières années. Les radars automatiques ne servent qu’à vérifier le strict respect des limitations de vitesse. Ils restent sans effet sur les causes multifactorielles des accidents de circulation que sont l’utilisation du téléphone au volant, le respect des distances de sécurité, le contrôle des rétroviseurs, le respect des priorités… bref, l’attention portée aux autres. »
De la prévention, svp !
La Semaine de la sécurité routière est une opération qui peut avoir des vertus. À condition que l’on utilise la prévention et non la répression. La préfecture de police de Paris explique ainsi que des contrôles routiers, envers les 2RM, seront assortis d’une proposition d’alternative à la sanction : le suivi d’un stage de quelques heures avec des spécialistes de la sécurité routière. Un bon sermon le samedi matin, c’est mieux qu’un simple PV… Six opérations de ce type seront menées, entre le 11 septembre et le 9 octobre, dans les 6e, 11e, 12e, 15e, 16e et 17e arrondissements. Mais attention, certains contrôles seront par ailleurs réalisés sans contrepartie. On ne se refait pas...
Nicolas Grumel - 16/09/2010