Les deux-roues motorisés chassés des trottoirs parisiens à coups de PV? La préfecture de police de Paris affirme qu’aucune consigne de sévérité n’a été passée, mais entre 2008 et 2009, le nombre de PV pour stationnement gênant à l’encontre des scooters ou des motos mal garés a explosé : + 38,76%.
Au sein des associations, sur les forums Internet spécialisés ou dans les rues de la capitale, les conducteurs se plaignent de recevoir de plus en plus d’amendes pour avoir laissé dormir leur engin sur le trottoir. Dans une circulaire de 2008, Michel Gaudin, préfet de police de Paris, avait pourtant demandé à ses services de « faire preuve de discernement dans l’action de verbalisation (…) et d’apprécier si le véhicule à deux roues occasionne ou non une gêne réelle pour le cheminement des piétons ».
« Cela ne correspond plus du tout à la réalité! estime Jean-Raphaël Altabef, coordinateur de la Fédération française des motards en colère. Tous les jours, nous recevons des témoignages d’utilisateurs qui ont été verbalisés alors qu’ils laissaient suffisamment de place sur les trottoirs. Le problème, c’est que la règle n’est pas claire. »
Manque criant de places de stationnement
Cette inflation des amendes est liée à la croissance du trafic des deux-roues dans la capitale (+ 35% depuis 2001, selon la mairie de Paris). Mais surtout au manque criant de places de stationnement. On en compte aujourd’hui seulement 36000, alors que près de 80000 Parisiens possèdent un deux-roues. Sans compter les banlieusards… Pour faire face à cette pénurie, la mairie a annoncé qu’elle allait créer 18000 emplacements supplémentaires d’ici à 2014. Elle va notamment développer de nouvelles formes de parkings, plus étroits, mais aussi à proximité des carrefours ou… sur les trottoirs. « C’est très bien, reconnaît Jean-Raphaël Altabef, Mais en attendant, nous n’avons aucune solution. On multiplie les interdictions à l’encontre des deux-roues. Il faut arrêter le massacre. »